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26 ARTISTES PARISIENS DU XVIe ET DU XVIIe SIÈCLE.
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Grâce aux recherches de Jal, aux contrats de mariage insérés dans les registres des Insinuations, et enfin à l'inventaire après décès publié ci-après, nous pouvons établir la liste des enfants issus du mariage conclu sous ces heureux auspices. C'est d'abord une fille, Isabelle, probablement l'aînée; elle épouse, en 16oo, un bourgeois de Paris du nom de Gervais Senturion. D'après Jal, Isabelle ou Elisabeth Franck aurait été marraine, en février 1607, d'une fille de ce Jean Bourgin, peintre, chargé, trois ans plus tard, de faire, en qualité d'expert, la prisée des tableaux trouvés dans l'atelier de Franck. Enfin, la même Isabelle aurait eu une fille, le ao janvier i6i4, de François Pourbus, deuxième du nom. Il paraît vraisemblable qu'Isabelle avait perdu son premier mari avant le décès' de son père, car l'inventaire ne parle pas de Senturion.
Le 12 octobre 1588, nait un fils qui reçoit au baptéme le nom de Jérôme ; il figura comme mineur à l'inventaire des biens du père de famille. En 15g4, d'après l'acte de baptême publié par Jal, constatant la naissance de sa fille Marie, notre peintre habitait rue des Quatre-Fils, au Marais. La naissance de Catherine, mariée en juillet 1609 ( pièce n° 5 ) à Jean de La Félonnière, sieur de Bolan, avait dû précéder de quelques années celle de sa sœur Marie, si on lui donne une vingtaine d'années, ou même un peu moins, à l'époque de son mariage.
Le dernier enfant ' de Françoise Miraillé et de Jérôme Franck-, nommé Jean, paraissant dans l'inventaire de son père, atteignait l'âge de treize ans en 1610. On doit donc placer sa naissance en 1597. Soit, en tout, trois filles, dont deux mariées avant 1610 et. deux fils, Jérôme et Jean, encore vivants lors de la mort de Franck qui décéda, dit Jal, sur la paroisse Saint-Sulpice, le 1" mai 1610. Pour que le chef d'une famille aussi nombreuse pût donner à ses filles, comme il résulte de leurs contrats de mariage, des dots de 1,800 et a,4oo livres, il fallait qu'il joignît à l'exercice de son talent un métier plus lucratif. Le détail
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de l'inventaire établit de manière certaine que Franck faisait commerce des tableaux(1). Quelques-' uns de ceux qui garnissent son atelier sont de sa main; mais beaucoup d'autres se trouvent chez lui à titre'de dépôt et portent les noms de maîtres fameux. Sans doute, il ne' faut pas prendre à la lettre les attributions de l'expert. Ces dix-huit cartons d'André del Sarté et du.Titien (n° 51) nous inspirent bien quelques doutes sur leur authenticité; de même pour le tableau rond de la Vierge avec sainte Elisabeth, attribué également à André del Sarté et les deux toiles (n°' 7-1 et 75) données comme des originaux de Raphaël et prisées seulement douze livres chacune. Mais de cette attribution il résulte de façon positive que Franck tenait magasin de peintures anciennes. Ce commerce explique sa situation aisée et ces nombreuses acquisitions de propriétés rurales dans le voisinage de Chevreuse.
Dans la liste des peintures de Franck(S>, figurent des sujets de toute nature et de nombreux portraits, notamment sept portraits du peintre lui-même, de sa femme et de ses enfants, en un mot toute la famille. Toutes ces peintures sont perdues depuis longtemps. Peut-être arriverait-on à retrouver le tableau dé notre artiste dont parlent les anciens historiens de Paris el dont Alexandre Le Noir donne les dimensions, 8 pieds sur 9, tableau, peint cn 1585, qui décorait le maitre-autel de la chapelle des Cordeliers et représentait {'Adoration cles bergers. Le peintre y avait représenté, d'après Piganiol, Christophe de Thou et toute sa famille(3). C'est la seule œuvre de Jérôme Franck sur laquelle on possède des détails précis (4).
78. — Contrat de mariage de Jérome Franco, . peintre ordinaire de la Reine, et de Françoise Miraillé. — 9 février 1678.
Par devant Michel Charpentier et Pierre Cayard, notaires jurez du Roy nostre Sire en son Chastellet de Paris soubzsignez,
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d La preuve de ce commerce résulte de la saisie faite, par application du droit d'aubaine, en 1583, chez l'étranger Dierich Buicks, domicilié chez Miraillé, laquelle saisie est continuée, comme on le verra ci-après, chez le peintre Jérôme Franck.
m Un extrait de l'inventaire après décès de Jérôme Franck a été récemment publié par nous dans le Bulletin de ln Société de l'Histoire du, Costume (n° 4 de 1910).
131 Envoyée au dépôt des Petits-Augustins le 2 thermidor an n (20 juillet 1794), celte Nativité fut livrée au Conservatoire du Muséum le lendemain (voir Archives du Musée des Monuments français, 20 partie, t. I, 166-167).
111 Le Musée du Louvre possède un petit tableau représentant les principaux épisodes de l'histoire d'Esther. Ce tableau, acquis sous Louis XVIII, est attribué à Franz Franck, frère de Jérôme.
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